Peter William Mandio : “Remettre l’homme au coeur de ce projet”

Peter William Mandio : “Remettre l’homme au coeur de ce projet”

Le député élu du Mbam et Inoubou, ancien maire de Nitoukou lance l'alerte afin de remettre en priorité les riverains au coeur de la politique de gestion de la forêt d'Ebo.

La forêt d'Ebo est l'écosystème le plus intact de la biodiversité de tout le golfe de guinée. Tout un symbole... C'est la principale motivation de votre correspondance adressée au ministre des Forêts et de la Faune ?
Au-delà du symbole, l’écosystème et la biodiversité sont de manière indéniable, un contenu pour le bien-être de l’homme et surtout de l’humanité. S’agissant de mon adresse au ministre de la Forêt et de la Faune, au sujet de la forêt EBO, elle demeure une invite à remettre l’homme au cœur de ce projet. Une primauté doit lui être accordée pour que ledit projet soit bénéfique au bas de l’échelle aux populations autochtones, et en haut à l’État tout entier. Cette forêt ne peut être réduite à la seule richesse de la faune, la flore, les eaux et le sous-sol. Elle est et demeure le berceau millénaire du peuple BANEN, auquel j’appartiens fièrement, lequel y vit depuis des siècles. Et lors de la marche douloureuse du Cameroun vers l’indépendance, ses populations ont été déportées de ce site pour faciliter à l’armée nationale la pacification de ce théâtre du conflit armé. Et soixante (60) ans après la fin de cette opération, elles n’y ont jamais été raccompagnées conformément à la promesse de l’Administration. Ce sont les premières populations déplacées au Cameroun pour cause de guerre, donc privées de villages. Tant que cette situation dure, il pèse sur elle une menace sur leur identité culturelle, dont les terres ancestrales constituent un des éléments essentiels. C’est une disparition progressive et inexorable de cette identité. Mon cri, à travers ce message, est une alerte, à ce Chef de Département ministériel afin de remettre en priorité ce peuple au cœur de la politique de gestion de cette forêt EBO.

Le gouvernement n'a pas classé le parc de la forêt d'Ebo alors qu'en 2006 le projet a été lancé avec l'appui technique de WWF et San Diego Zoo Global. Qu'est ce qui se passe ? Et quelles sont vos attentes ?
Le Gouvernement, qui est maître de sa politique générale et des forêts en particulier, demeure le seul juge de l’opportunité de mise en œuvre de tout projet. À ce niveau, il veille scrupuleusement à l’amélioration du bien-être de ses populations, lesquelles sont sa principale préoccupation. Ainsi, le bien-être de l’homme est d’abord mis en priorité dans tout projet lié à la faune, la flore, les ressources halieutiques et le sous-sol. L’État garantit ainsi ses droits et libertés au cours de leur exploitation, ce en veillant ensuite à la sauvegarde de l’écosystème et la biodiversité de ce milieu. Inverser cet ordre où l’homme a la primauté risquerait de créer des déséquilibres, désordres à l’intérieur de notre société et de l’État tout court. Ce pourquoi, l’Administration est tenue de se prononcer avec justesse, dans la conception et l’exécution des projets pour sauvegarder le Bien-être et la paix dans la République.

Selon des ONG, la biodiversité de la forêt d'Ebo est menacée par le braconnage et le trafic d’espèces, mais aussi par l’exploitation forestière illégale et l’établissement d’une vaste plantation de palmiers à huile dans la zone tampon au nord-ouest. Faut-il stopper ces menaces ou alors laisser faire ?
Les Organisations Non Gouvernementales (ONG)ont leurs objectifs, moyens et stratégies propres. Tant que ceux-ci sont en harmonie avec la politique générale et sectorielle de notre pays, l’on ne peut que s’en féliciter. Par contre, lorsque leurs objectifs menacent de manière avérée les équilibres de la Nation, l’État prend toutes ses responsabilités pour sauvegarder ceux-ci et partant la Paix. Le Bien-être des camerounais en priorité dans un écosystème stable et une biodiversité riche est le rêve de tous.

Qu'est ce qui est finalement plus profitable, la conservation absolue de cet écosystème ou alors une exploitation durable ? Quelle est finalement la nuance entre la position défendue par l'honorable Samuel Dieudonné Moth et la vôtre ?
Je veux en tout humilité un plan global de développement bien étoffé pour accompagner ces premières populations déplacées de guerre depuis soixante (60) ans sur leurs terres ancestrales au lieu de les exproprier définitivement par un classement dans le domaine privé de l’État. Cette procédure nécessite des consultations desdites populations sans exclusion des ressources humaines crédibles. Ce projet ne doit ni maintenir, ni aggraver les blessures et traumatismes béants laissés au sein de ces populations par la guerre de l’indépendance. Ce devoir de restauration d’un peuple dans ses droits protégés par la loi, incombe à tous et beaucoup mieux à l’État du Cameroun. L’on ne saurait abandonner cette tâche aux sociétés d’exploitation forestière qui ont pour but principal le gain et le gain seul. Voilà de manière laconique ma vision des choses.

Vous parlez d'un projet économique d'envergure nourrit par les populations riveraines de la forêt d'Ebo. Quelles sont ses grandes lignes ?
J’estime qu’il existe des espaces de communication appropriés et spécialisés pour dérouler pareil sujet. Je m’excuse de ne pas le faire ici.

Une route bitumée reliant Ndikinimeki à Ndom et Ndikinimeki-Yingui-Bonepoupa serait-elle une contrepartie suffisante à l'incorporation de cet espace dans le domaine privé de l'État et sa mise en concession pour exploitation ?
À mon sens, l’on ne fait pas de chantage ou de condition à un État comme celui du Cameroun. Je pense, qu’on porte auprès de ses services compétents toutes ses demandes et ses plaintes. C’est dans ce sillage que j’ai réitéré celle du peuple BANEN qui sollicite depuis des années la construction de la route Ndikinimeki-Ndokobassaben-Mosse-Yingui d’une part, et d’autre part le bitumage de l’axe Ndikinimeki-Ndom. L’amélioration des conditions de vie de ces populations deviendrait effective avec la matérialisation de ces axes routiers. Quant à l’exploitation des ressources naturelles, qui sont sur ces terres, les populations ont toujours réclamé d’être associées lors des consultations prescrites par la loi afin de mettre en lumière leurs attentes. Il va de soi qu’elles attendent à leur niveau et celui de leur Commune des retombées directes pour leur Bien-être.

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Dr. Gérard Mbenda

Coordonnateur général

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Moukoundy Françoise

commissaire aux comptes

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Emmanuel Boumsong

Rapporteur

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